Il y a peu de temps, à quelques jours d’intervalle, j’ai reçu deux demandes concernant mes tarifs…
La première émane d’une consœur nantaise qui me demande mon avis sur les budgets qu’elle se voit imposer par des clients et prospects très soucieux de leur argent (c’est un euphémisme).
Je ne la connais pas, c’est la première fois que nous échangeons. Sa démarche est transparent, sincère et même, je trouve, plutôt courageuse. Avant de leur répondre, elle me sollicite et requiert un regard extérieur et honnête sur sa situation et ce que, moi, je ferais à sa place. L’échange est sain, simple, sympathique.
La deuxième arrive par mail. Trois lignes lapidaires pour me demander mon tarif pour la relecture d’un manuscrit de je-ne-sais-plus-combien de pages, sans autre précision. Un mail qui éveille la prudence puisque l’orthographe du prénom et du nom de la signature diffère de celle de l’adresse mail. Aucune info sur le manuscrit en question, aucun numéro de téléphone.
Une tentative bien vaine qui émane peut-être d’un·e concurrent·e (là, on peut difficilement parler de confrère ou de consœur) pour connaître mes tarifs. Comme je suis polie et bien élevée, je prends le temps de répondre, précisant qu’il me faut (beaucoup) d’autres informations pour espérer établir un devis, à commencer par un échange a minima par téléphone (attention spoiler : je n’ai reçu aucune réponse).
J’ai déjà eu la chance de travailler avec des auteur·rice·s qui m’ont fait l’honneur de me confier leur manuscrit et chaque collaboration a fait l’objet de nombreux échanges fructueux au service de leur travail.
La question des tarifs est ô combien délicate selon le rapport que l’on entretient avec l’argent. Quand on est indépendant·e, définir ses tarifs est un long processus qui nécessite de prendre en compte de nombreux facteurs, dont l’expérience et l’expertise liées à notre parcours et dont on fait bénéficier nos client·e·s. Une démarche personnelle donc, qui, si elle peut être discutée et partagée, ne saurait être copiée-collée.
